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Soutenance d'Anastasie MENDY ( Antenne Sénégal, UMI SOURCE)

Le Samedi 29 avril 2023, Anastasie MENDY a soutenu sa deuxième thèse sous la direction d'Alioune KANE (Professeur titulaire, FLSH/UCAD) intitulée "ALIMENTATION DE LA RÉGION DE DAKAR EN EAU POTABLE : ENJEUX ET PERSPECTIVES"

le 29 avril 2023

29 avril 2023
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

Composition du jury 

Mme Awa NIANG FALL, Maître de Conférences, FLSH/UCAD

M. Vincent GERONIMI, Professeur des universités, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines/

M. Honoré DACOSTA, Maître Assistant, FLSH/UCAD
 

Mots clés : Dakar, eau potable, inégalité, mécanisme de compensation, lac de Guiers, sécurité de l’approvisionnement


Résumé

La région de Dakar, densément peuplée, est confrontée aux problèmes structurels aigus de ravitaillement continu en eau potable en dépit de la réforme institutionnelle du secteur de l’hydraulique urbaine qui a instauré le partenariat public-privé (PPP) en 1995, et des investissements importants consentis pour le renforcement de la production. En outre, l’étude des déterminants de l’accès à l’eau laisse transparaître des inégalités multidimensionnelles qui traversent les modes d’approvisionnement, la consommation. L’hétérogénéité des tarifs de l’eau pratiqués accroît les inégalités d’accès des ménages à ce bien vital. Face à ces contraintes, des pratiques d’approvisionnement compensatoires, basées notamment sur l’usage de ressources en eau de substitution, se développent. Ces stratégies spontanées ou soutenues par des tuteurs de résilience sont parfois porteuses de risques et vulnérabilités.
Par ailleurs, la région de Dakar dont l’alimentation est assurée par des transferts dépend fortement du lac de Guiers pour son approvisionnement en eau potable. Cette dépression sahélienne soumise à une forte évaporation occupe une place de plus en plus prépondérante dans son dispositif d’approvisionnement. Son fonctionnement hydrologique analysé à Richard-Toll, aux stations situées en aval (Diama amont, Diama aval) et dans le système lacustre (Ngnith, etc.) montre que le lac est désormais sous le contrôle du fleuve Sénégal qui l’alimente en permanence par le canal de la Taouey. Dans cette configuration, l’augmentation des prélèvements dans le lac sera rapidement compensée par des lâchers et les volumes turbinés à Manantali.
Enfin, les prévisions de la demande globale en eau de Dakar à l’horizon 2035 sont établies sur des projections démographiques de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), des scénarios de consommation unitaire, du rendement du réseau de distribution et de la capacité de production des infrastructures hydrauliques actuelles et projetées. Les résultats de la simulation mettent en évidence l’urgence de trouver des ressources en eau additionnelles pour résorber les déficits de production qui se renforceront dès 2025 si la consommation quotidienne dépasse 50 litres/personne. Dans un contexte de forte croissance urbaine, la sécurité de l’approvisionnement passe par l’utilisation des ressources en eau non conventionnelles, notamment la promotion des solutions basées sur la nature. Il faudra également accroître l’efficacité des réseaux de distribution, transformer les habitudes de consommation. Aussi, les pouvoirs publics doivent veiller à l’amélioration des conditions d’accès des ménages démunis pour garantir à tous le droit fondamental à l’eau de qualité et en quantité suffisante.