Soutenance de thèse de Camille Luis (antenne nord, UMI SOURCE)

Résumé :  

Face au défi d’allier une agriculture durable, à haut rendement, qui réponde aux exigences de demande alimentaire, la transition agroécologique ressort comme une solution adéquate. Nous nous intéressons, dans le cadre de cette thèse sur articles, aux Antilles françaises. Dans ces territoires insulaires, la transition agroécologique est un choix stratégique pour permettre une meilleure souveraineté alimentaire et préserver l’environnement, tout en garantissant la pérennité des filières locales, notamment de la filière maraîchère. Ce travail a pour ambition d’identifier des leviers productifs et commerciaux contribuant à cette transition des systèmes agricoles en Martinique et en Guadeloupe. Notre approche, à vocation opérationnelle, est à la fois économique et agronomique. Nous apportons une double réflexion théorique relative à l’innovation et à l’action collective. Tout l’enjeu est de mettre en avant la place centrale de l’agriculteur et de l’innovation dans la dynamique de transition agroécologique tout en considérant le rôle primordial de la dimension collective dans le déploiement de ces innovations et de cette transition. Notre démarche, mêlant des données issues du recensement agricole et d’enquêtes de terrain, repose sur des analyses statistiques et économétriques et s’articule autour de trois objectifs de recherche. Le premier consiste à caractériser les exploitations maraîchères en termes de pratiques productives. Le deuxième vise à étudier les choix de commercialisation des agriculteurs et leur impact sur la durabilité de leurs exploitations agricoles. Le troisième cherche à analyser l’interdépendance des agriculteurs avec les autres acteurs de la filière et l’influence de ces derniers sur la valorisation de la production et le changement de pratiques. Nos résultats soulignent le potentiel des pratiques agroécologiques et, dans une certaine mesure, de la vente directe pour répondre aux objectifs de transition. Favoriser l’adoption et la diffusion de ces innovations productives et commerciales est alors indispensable pour la transition agroécologique. Nos travaux mettent également en évidence l’hétérogénéité des exploitants maraîchers et le rôle clé de leurs caractéristiques individuelles dans l’adoption et la diffusion de ces innovations. Enfin, nous montrons que les collectifs agricoles, notamment les organisations et associations de producteurs, apparaissent comme incontournables pour accompagner les agriculteurs dans cette transition. Appuyer ces collectifs et structurer la filière maraîchère est ainsi nécessaire pour assurer l’accès des agriculteurs à de multiples ressources et favoriser la transition agroécologique.

Mots-clés :Transition agroécologique, Économies insulaires, Innovation, Action Collective, Antilles françaises,

Composition du jury 

• Mme Valérie ANGEON UR Ecodéveloppement - INRAE Rapporteure
• Mme Magali AUBERT UMR MOISA - INRAE Co-encadrante de thèse
• Mme Catherine ARAUJO BONJEAN CERDI – CNRS Rapporteure
• M. Vincent GERONIMI UMI SOURCE - UVSQ Examinateur
• Mme Paule MOUSTIER UMR MOISA – CIRAD Examinatrice
• M. Harry OZIER-LAFONTAINE UR ASTRO - INRAE Examinateur
• M. Laurent PARROT UR HORTSYS – CIRAD Directeur de thèse